SAM FRANCIS & VICTOR VASARELY, MA GALERIE- SAMUEL LE PAIRE

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11/02/2016 - 09/04/2016

A Propos de

EN/FR

“Order is the pleasure of reason, but disorder is the delight of the imagination”

Paul Claudel, The Satin Slipper

Ma Galerie is offering an antagonistic exhibition by choosing to show together two artists who are total opposites: Victor Vasarely and Sam Francis. “Order and Disorder” is a phrase that condenses an apparently unsolvable contradiction between the orthonormed on the one hand and the indeterminate on the other.

Two conceptions, two “visions” that are the opposite of each other: each of the two artists has a heritage sourced from two different cultures. Vasarely, trained by followers of the Bauhaus, maintained a  programmatic rigor even in the wavelike deformations of his reticular systems. Conversely, Sam France practiced “suggestive colour”. The random was his only system. Where Victor Vasarely sought to apply to a painting the laws of optical science, Sam Francis abstracted himself from the rules by throwing pure colour onto an infinitely white space.

Vasarely trained in advertising graphic design during the 1930s and thrived on the lessons of the Bauhaus through the intermediary of Sandor Bortnyick; minimalism and geometry were the two cardinal virtues that he chose to guide his work during the  following decades. Sam Francis, a generation later, also wanted to develop a new conception of the canvas, but through a gesture that goes beyond the frame through automatic writing, whose essence is almost shamanic, that indicates the way to smudges of colours. Trained by Clifford still, he remained within the lyricism of American abstraction of Pollock, Rothko, Kline and participated largely in a new expressionism.

Each artist represents one of the two faces of post-war art; each stands at one of the two extremities of the large pendulum that perpetually oscillates between the Apollonian and the Dionysian, between the chthonic and the aerial, between the system and the random. Vasarely followed a path that guided him inevitably towards art and science. For Sam Francis, his entry into painting happened like a revelation; illness was his Road to Damascus and in his entire oeuvre there remains a mystical character. “The artist is the eye of God, he or she illuminates the unconscious”: this phrase from Sam Francis himself summarises by itself the route he made for himself.

Vasarely’s art is a combinatory art, an assembly of codified and programmed elements that create order from a finished world. The creator is down here and is embodied in the human will. Sam Francis’s coloured flocculations, on the other hand do not respond to any system; they clump together according to the idea of an unstable world, continually worked by centrifugal forces that lean towards immeasurable space. This is the disorder of light particles, the unpredictable force of a cosmos beyond that projects colours randomly onto the canvas.

Ma Galerie proposes the complementarity of opposites to show how these two integral universes can constitute a whole; two universes that, gathered together, form an absolute unity between the proportion of the normal and its corollary, the excessiveness of disorder.

Mathias CHIVOT, Historian of art

 

Ma Galerie propose une exposition antagonique en choisissant de réunir dans un même accrochage deux artistes que tout oppose : Victor Vasarely et Sam Francis. « Ordre et désordre » est une formule qui condense bien cette contradiction a priori irrésolvable entre l’orthonormé d’un côté et l’indéterminé de l’autre.

Deux conceptions, deux « visions » à l’opposé l’une de l’autre : chacun des deux artistes possède un héritage qui prend sa source dans deux cultures différentes. Vasarely, formé par des émules du Bauhaus, garde une rigueur programmatique jusque dans les déformations ondulatoires de ses systèmes réticulaires. Sam Francis, à l’inverse, pratique la « couleur suggestive ». L’aléatoire est son seul système. Quand Victor Vasarely s’attache à poser sur la toile les lois de la science optique, Sam Francis s’abstrait des règles en lançant des couleurs pures dans un espace infiniment blanc.
Vasarely se forme au graphisme publicitaire des années 30 et se nourrit des leçons du Bauhaus par l’intermédiaire de Sandor Bortnyick ; minimalisme et géométrie seront deux des vertus cardinales qu’il choisira pour orienter son travail dans les décennies suivantes. Sam Francis, une génération plus tard, veut lui aussi développer une nouvelle conception de la toile, mais par le geste qui dépasse le cadre, par une écriture automatique d’essence presque chamanique qui indique leur chemin aux macules de couleurs. Formé par Clifford Still, il reste dans le lyrisme de l’abstraction américaine des Pollock, Rothko, Kline et participe pour une grande part à un nouvel expressionnisme.
Chacun des deux artistes représente une des deux faces de l’art d’après-guerre ; chacun se tient à une des deux extrémités du grand balancier qui oscille perpétuellement entre l’apollonien et le dionysiaque, entre le chtonien et l’aérien, entre le système et le hasard. Vasarely suit une route qui le guide immanquablement vers l’art et la science. Pour Sam Francis, son entrée en peinture s’est faite comme une révélation ; la maladie a été son chemin de Damas et il reste dans tout son œuvre un caractère mystique. « L’artiste est l’œil de Dieu, il illumine l’inconscient » : cette locution de Sam Francis lui-même résume à elle seule la voie qu’il s’est tracé.
L’art de Vasarely est un art combinatoire, un assemblage d’éléments codifiés et programmés qui créent l’ordre d’un monde achevé. Le créateur est ici-bas et s’incarne dans la volonté humaine. Les floculations colorées de Sam Francis, en revanche, ne répondent à aucun système ; elles s’agrègent les unes aux autres selon l’idée d’un monde instable, continuellement travaillé par des forces centrifuges qui tendent vers l’espace immensurable. C’est le désordre des particules de lumière, la force imprévisible d’un cosmos au-delà qui projette les couleurs au hasard de la toile.
Ma Galerie propose la complémentarité des contraires pour montrer comment ces deux univers intégraux peuvent constituer une totalité ; deux univers qui, rassemblés, forment une unité absolue entre la proportion de la norme et son corollaire, la démesure du désordre.
Mathias CHIVOT, historien de l’art

Infos pratiques :

Ma Galerie
Espace d’échanges et de rencontres pour collectionneurs
Samuel Le Paire
7, rue du Louvre
75001 – Paris
T: + 33 (0)6 80 89 94 97

Remerciements à Andy Emler, auteur-compositeur, pour la musique

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