Valérie Jouve – Jeu de Paume

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02/06/2015 - 27/09/2015

A Propos de

Le Musée du Jeu de Paume organise une grande rétrospective des œuvres photographiques de Valérie Jouve de la fin des années 1980 à nos jours. Sur un travail s’étalant sur plus de vingt ans, le Jeu de Paume a sélectionné des clichés exceptionnels et vous propose de les découvrir dans le cadre de l’exposition « Corps en résistance ».

A travers ses photographies, Valérie Jouve partage son « regard sur le monde » : elle analyse ce qu’elle voit et met à bas les clichés dans une synthèse picturale figée. Elle aime mettre en présence des situations a priori incongrues dans la réalité, mais qui prennent tout leur sens dans l’objectif. Valérie Jouve travaille peu devant un écran, lui préférant le papier sur lequel elle « voit », elle fait ses propres tirages, qu’elle bricole et découpe. La matière artistique avec laquelle elle travaille reste autant l’univers dont elle capture les instants, que le papier qu’elle manipule à souhait.

La société contemporaine est véritablement décryptée, à travers la tension des individus et de l’espace urbain. Bergson, dans Matière et Mémoire parlait d’une nouvelle confrontation entre corps et environnement, c’est bien de cela dont il s’agit dans les images de Valérie Jouve, qui ne cesse de poser les corps dans une scénographie particulière, composée d’un espace trouble et indéterminé, où l’anonymat du lieu répond à l’anonymat des personnages, répondant ainsi à une vocation universelle. La notion de frontière est également interrogée : frontière géographique, temporelle, mentale : on est toujours à la limite de quelque chose, la tension est perpétuelle et installe un sentiment de malaise incertain.

La mise en scène tend vers le paradoxe : des figures à échelle réelle se déploient dans un cadrage serré dans lequel on perçoit néanmoins un paysage en arrière-plan. Le lointain côtoie l’immédiat, le cadrage raisonne l’horizon infini. Une liberté physique se défend à l’intérieur d’un univers urbain contraignant. La densité urbaine modifie les rapports entre les corps. La perspective est annulée dans l’architecture qui devient alors presque abstraite, la photographie dépasse donc toute vocation ethnologique pour une nature belle et bien artistique et plastique.

 

 

 

Texte de Camille Debacq et reportage de Charlotte Vautier

 

Infos pratiques :

Jeu de Paume

1 place de la Concorde

75008 Paris

2 juin – 27 septembre

FLASH INFOS

Troisième Biennale des Photographes du Monde Arabe Contemporain jusqu'au 24 novembre

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la galerie saphir expose Michel Kirch, photographe jusqu'au 30 novembre 2019

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