Richard Di Rosa – Galerie Vallois

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07/03/2019 - 30/03/2019

A Propos de

Découvrez le nouvel Atelier de Richard Di Rosa. Un artiste à découvrir à l’occasion de sa prochaine exposition à la Galerie Vallois du 7 au 30 mars 2019.

Richard Di Rosa, la sculpture dans tous ses états

Richard Di Rosa reste le seul sculpteur de la Figuration libre. En renouvelant la statuaire, sans jamais la sacrifier à l’autel du business, Di Rosa parvient à aller chercher une forme d’épure de cet art, exigeante et charnelle ! La Figuration Libre a traversé de ses fulgurances les années 80. Avec Hervé Di Rosa, Combas, Blanchard, Boisrond, Jammes et d’autres, Richard di Rosa participa activement à l’aventure de ce mouvement, pour ensuite tracer son propre chemin, y compris à l’égard de son frère (avec lequel on le confond trop souvent). Les dernières œuvres du sculpteur sont arrivées à la galerie Vallois au 41 rue de Seine Paris. La statuaire de Richard Di Rosa n’a rien lâché de son mordant ! Jusqu’au 30 mars.

 

Un matérialisme acharné et solaire

 

« Comme beaucoup d’artistes africains contemporains, j’essaie de faire du lien entre nos pratiques traditionnelles et aujourd’hui. Je sais que c’est la mode à l’heure des installations et des vidéos, mais je suis un sculpteur totalement, passionnément. Je crois à la matière, à la possibilité de capter l’énergie de la matière.

Toujours prompt à être surpris, à s’émerveiller de la puissance des matériaux qu’il utilise, Di Rosa est soucieux de leur consistance. Il sait que l’art n’existe pas sans se conserver, et que la sculpture plus qu’aucun autre art doit résister au temps, aux modes et à l’histoire.

Ici on ne regarde pas l’œuvre. C’est l’œuvre qui nous touche, littéralement !

Ici, c’est déjà l’Afrique !

À l’image de l’artiste hypersensible, ouvert à toutes les intensités, ses œuvres évoquent parfois les Meidosem de Michaux, ces signes graphiques, homme et femme, animaux, indistinctement.

« Parce que frère de … et pointant mon museau au tout début des années 80, j’ai été rattaché à la Figuration libre. Mais le débat entre art abstrait et art figuratif n’est pas ce qui m’importe vraiment. Pour moi la ligne de partage est ailleurs, dans la sensibilité révélée où l’œuvre creuse à l’ectoplasme plat »

Richard Di Rosa cite volontiers Thérèse Bonnelalbay, cette créatrice d’art brut dont les dessins en forme de calligraphie japonaise, évoquent aussi ces formes « Meidoseim » qui débordent les classifications convenues de l’histoires de l’art.

« Je suis petit mais j’ai envie de jouer dans la cour des grands, là où les sensations et les émotions vous prennent à la gorge et vous donne le vertige. Je sais que pour les rejoindre, il faut se mettre soi-même en danger, laisser tomber les carapaces sociales et culturelles. » D’ailleurs, à l’instar des grands écorchés de l’art, Richard Di Rosa aime à révéler le corps sous l’organisme et ses raideurs sociales, en affectionnant les bustes de femmes africaines notamment :

« C’est la rondeur et la largesse qui ont dominé. Dans mon langage plastique, la rotondité est essentielle car elle est l’essence, la fécondité, le plein, les promesses d’un désir comblé. »

Bestiaire

Richard Di Rosa est un homme aux aguets, toujours prêt à toutes les expérimentations que lui offre la pratique de son art. Dans la lignée des grands primitifs de l’art, il offre un contrepoint salutaire à une esthétique trop souvent conceptuelle et bavarde. Il fait partis de ceux qui savent ramener l’art sur la terre ! Peu disert…Son iconographie renvoie indistinctement aux figures de femme homme animal à la manière d’un bestiaire de Robillard.

Rythmes

Qu’elle soit faite en résine moulée d’après un modelage en terre, en bronze, en métal peint laqué, en pierre taillée ou en assemblage d’éléments soudés, la sculpture de Richard Di Rosa prend forme à partir de divers matériaux, pour arriver à cette présence statuaire ramassée, centrée autour d’un point de gravité pour trouver l’équilibre parfait.

Une rythmique d’enfer, et des protocoles de travail toujours multiples. Ici pas de procédé, pas de répétition ad libitum comme chez Orlinski où « l’on choisit la taille et la couleur. Mdr ! »

En revanche, il y a bien l’approfondissement d’un protocole sans cesse renouvelé, à l’instar de ceux qui animent les œuvres de Soulage, Warhol, etc.

De fait, la statuaire de Richard Di Rosa s’inscrit dans une longue tradition Picasso, Calder, Joan Miro, etc. Dans le foisonnement de son atelier encombré de matériaux, d’œuvres en cours, de plâtres, son travail témoigne également d’une fascination pour le travail de la main.

On l’imagine aisément prêt à tordre le coup à la première tige métallique qui se présente à ses doigts ou à mouler de ses mains trempées un nouveau plâtre.

Si Rodin, aimait s’entourer d’une antiquité morcelée, Richard Di Rosa trouve son inspiration au milieu d’un assemblage hétéroclite alliant les figures de l’art brut, à un modelage néo-primitif, rugueux et torve, sur fond d’un riff de guitare. De cette jungle désossée, qu’il remodèle avec des corps tronqués, dépourvus de tête ou de bras ; des jambes détachées et des bustes maculés de couleur fauve, il enfante une madone africaine ou un nouveau totem.

Rythme, rythme, Richard Di Rosa alterne les pleins et les vides, les rondeurs et les creux. Ici pas de facéties. Juste un socle pour suggérer le pied, une forme d’ectoplasme pour le corps, un œil cerné, le tout peint et fixé sur la tête, et basta ! Pas d’anecdote ! Peu d’organes…

De la musique avant toute chose !

Ici pas de rigidité non plus, mais de la danse !

La statuaire traditionnellement pensée comme l’art du repos, par opposition aux arts du mouvement (la danse, le théâtre, l’éloquence, etc.), est résolument dégagée de son ancrage occidental classique.

C’est le défi que Richard Di Rosa a su réaliser depuis 1992 en donnant à la Cité de la Musique un ensemble de sculptures incarnant des allégories de la musique (écouter, voir, pratiquer, comprendre, et diriger la musique). Il fallait tout le génie de l’artiste originaire de Sète pour capter l’instant du jeu musical, l’art le plus insaisissable par excellence !

« Savoir l’immobiliser d’éléments plastiques qui s’imposent immédiatement, tout en demeurant au plus près du dynamisme qui lui est propre ». Comme l’écrivait Jean-Yves Bosseur à l’occasion de l’événement.

Restez Vertical !

Les œuvres de Richard Di Rosa tiennent debout. On retrouve dans sa sculpture comme dans celle de Giacometti, l’importance pour l’homme de la verticalité. Quand le corps est couché, la pensée est plate. « Avoir la force d’être d’aplomb ». C’est une revendication politique !

Pour son exposition précédente, la Galerie Vallois lui avait permis également de découvrir les récades. Ces objets en forme de cannes venus d’Afriques, incarnant les attributs d’un roi.

« J’ai immédiatement été sensible à la puissance de ces bâtons. Je me suis dit que c’était cela une sculpture ! Ils correspondent exactement à ce que doit être une sculpture ; Ils sont une énigme… »

Avec ses « Cactus », cette fois-ci Di Rosa nous offre d’autres figures énigmatiques et débonnaires de la force tranquille…Ils ne sont pas les messagers du pouvoir : ils sont le pouvoir ! Ici pas de représentation. Nul besoin de communication. L’œuvre se suffit à elle-même, dans l’immédiateté de sa présence. On est loin des expositions d’art conceptuel, où la moindre « pièce » s’efface derrière des tonnes de paratextes, différant à l’infini la présence de l’œuvre. À rebours de cet art fantôme, à l’image des temps que nous vivons, à cette esthétique spectrale, Richard Di Rosa préfère la littéralité des sceptres et des coiffes africaines.

Les sculptures de Richard Di Rosa vont à l’essentiel, elles sont des épures. Elles ne manquent de rien ! Elles incarnent autrement mieux la puissance que les bâtons de maréchaux encombrés de tout le décorum fastueux, cher au pouvoir en Occident.

 

Exposition Richard DI ROSA du jeudi 7 mars au 30 mars 2019

 

La Galerie Vallois présente Richard Di Rosa au 41 rue de Seine à Paris VIème.

Vernissage le jeudi 7 mars de 18h à 21h

 

Galerie Vallois 41 rue de Seine Paris VIème

 

Philippe Godin.

 

Exposition Richard DI ROSA du jeudi 7 mars au 30 mars 2019

 

La Galerie Vallois présente Richard Di Rosa au 41 rue de Seine à Paris VIème.

Vernissage le jeudi 7 mars de 18h à 21h

 

Galerie Vallois 41 rue de Seine Paris VIème

 

35 RUE DE SEINE
75006 PARIS

Horaires :

lundi 14h – 18h

mardi au vendredi 10h – 19h

samedi 10h – 13h et 14h – 19h

 

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