Portrait de Mathieu François du Bertrand

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01/08/2013 - 01/08/2027

A Propos de

 Mathieu François du Bertrand (San Salvador, 1985) est un critique d’art et écrivain français.

Né au Salvador pendant la guerre civile (1980-1992), il ne passe que quelques semaines dans son pays natal, car il est aussitôt adopté par une famille française de professeurs. Il passe sa jeunesse à l’école de Marsac (Tarn-et-Garonne), à l’école et au collège de Beaumont-de-Lomagne, au lycée Michelet (Montauban), puis à l’université Toulouse II-Le Mirail, où il suit des études d’histoire de l’art entre octobre 2003 et juin 2007. C’est pendant cette période qu’il se lie d’amitié avec l’écrivain Loïc Lorent ou le poète péruvien Luis Fernando Jara.

Il publie son premier roman, Chloé Wegmann (éditions Bénévent), en 2004, ouvrage d’avant-garde qui mêle cinq récits, chacun adoptant une typographie différente basée sur les cinq sens. Mais c’est plus pour son journal intime qu’il attire la critique spécialisée (Philippe Lejeune, spécialiste de l’autobiographie, le mentionnera dans son Histoire et anthologie du journal intime), dont la publication débute en 2005 avec le premier volume, Vide alentour (éditions Bénévent), préfacé par Luis Fernando Jara. Cette parution a fait de lui le plus jeune écrivain de langue française à publier un journal intime de son vivant. Ses textes autobiographiques sont caractérisés par un style poétique, jalonnés d’images (généralement des photographies de l’auteur), dont le but serait l’imbrication la plus fidèle possible entre l’art et l’existence, entre la matière que l’on sculpte et la personne que l’on est, d’où la nécessité de rendre compte de « tout ce que le regard voit, de tout ce que le regard peut voir » (lectures, critiques de films, d’opéras, de concerts, récits de voyage, d’amours, de ciels, de musées…). À travers son attachement à ce genre littéraire, l’auteur revendique sa conception d’un art total, jeté dans les tourments du discours. À partir de là, son travail peut se parcourir comme une tentative d’exploration de la finitude, traversé par une certaine hantise de l’éphémère.

Pour lui, l’œuvre doit devenir un sanctuaire et se déployer comme une orchestration des signes que laissent le temps et la mémoire, d’où cette position intermédiaire des textes de Mathieu François du Bertrand entre poésie et philosophie : en lui l’amour de la présence nourrit une contemplation pathétique de tout ce qui fuit et se dégrade, étant promis à la perte : visages, silences, désirs, paysages… Les personnages de ses romans montrent des êtres passionnés à la recherche de la beauté, confrontés à des tragédies où se joue souvent l’idée d’un monde aimé en train de finir. En mélangeant les références modernes (de Nietsche à Proust, de la musique baroque à Ignace de Loyola, de Richard Wagner à la peinture espagnole du Siècle d’Or) et les références contemporaines (du cinéma de Tarkovski ou celui de Visconti à la musique de Tristan Murail), Mathieu François du Bertrand s’échine à construire une œuvre sensible et abondante dont la tension dramatique, la sensualité obsédante, l’esthétique intuitive, témoignent de ses propres rapports à la société actuelle.

Ses recherches sur Pierre Frayssinet ont débouché à la publication d’un deuxième roman, tiré d’une histoire vraie, L’Or des saisons (éditions Jean-Paul Bayol, 2008), lequel retrace les derniers mois du poète mort à l’âge de vingt-cinq ans.

L’œuvre de Mathieu François du Bertrand est régulièrement saluée par la presse, et il reçoit en 2005 un prix attribué par la Société des poètes et artistes de France. L’auteur collabore plus occasionnellement à des revues (Cahiers jungiens de psychanalyse, l’Avant-scène cinéma) ou à des dictionnaires. Il a voyagé en Belgique, en Grèce, en Suisse, en Angleterre, en Italie et surtout en Espagne, où il a habité un an, dans la région de Valence. Il apparaît également sous le faux nom de Mathieu de Zélicourt dans le roman de Mathieu Fortunio, Peur de vivre, qui dresse un portrait de lui. En parallèle de son activité d’écrivain, il est également scénariste.

C’est en 2012 qu’il est repéré par le groupe Lafont presse et par Françoise Surcouf, rédactrice en chef, qui choisit de le nommer membre du comité de rédaction du Magazine des arts. Ses reportages l’ont amené à consacrer de longs dossiers à des artistes majeurs du XXème siècle (Arman, Joan Miró, Max Ernst, Alain Le Yaouanc, Marc Chagall, Jean Dubuffet, par exemple) ou à des expositions d’envergure internationale au Musée du Luxembourg (Paris), à la fondation Beyeler de Bâle, ou à la fondation de l’Hermitage à Lausanne.

Il vit à Paris.

 

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