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Haeji Lim et Kun Kang sont deux artistes originaires de Corée du Sud. Arrivés en France il y a cinq ans, ils puisent leur inspiration dans leur expérience d’expatriés.  A la fois interprétation du monde qui les entoure et véritable introspection, le couple d’artistes propose, de manière individuelle, une réflexion sur cette expérience commune.

A travers une même exposition, la jeune commissaire Lisa Toubas confronte le travail de Kun Kang et de Haeji Lim. Deux regards singuliers, deux univers différents, qui font écho à une même problématique : Comment peut-on se définir et s’affirmer dans une société changeante, où chaque individu subit le jugement de l’autre ? A la fois confrontation de l’expérience personnelle vécue par chacun des artistes, cette exposition est aussi une confrontation entre leurs œuvres.

L’univers de Kun Kang est particulièrement marqué par la présence humaine, les visages, les corps. Une humanité poussée à ses limites, puisqu’elle côtoie parfois la mort. A travers des dessins et une série de sculptures, l’artiste parvient à exprimer les sentiments qu’il a souvent dû taire, notamment à cause de la barrière de la langue. Ses sculptures minutieuses, faites d’aiguilles, de fils de laine, de verre optique et de perles, représentent cette douleur qui passe également par le geste de l’artiste. Ces auto-portraits, montrant l’artiste en pleurs ou bien décapité, incarnent le regard des autres et le poids que leur jugement peut avoir dans l’identification de soi.

Haeji Lim livre une tout autre interprétation de ce rapport de force, à travers une série de peintures et de dessins où l’Homme est pratiquement absent. Sa présence est seulement suggérée, à travers les objets, les bâtiments, les espaces parfois entre ouverts ou clos. Mais ce vide n’en reste pas moins évocateur du malaise ressenti dans une société où tout est sous contrôle. L’hostilité et le cadre des barrières et des murs laisse en réalité peu de place à la liberté. Haeji Kim travaille sur l’inquiétude qui existe et empoissonne parfois les relations humaines. Elle a choisi de représenter les objets qui servent à mettre de la distance entre les gens, comme des barrières, des plots ou un judas par exemple. A travers différents formats, ses toiles représentent la variété des sentiments humains, complexes et immensurables, ressentis dans cette confrontation à la société.

L’exposition « CONFRONTATION » a lieu à la galerie du CROUS, du 11 au 22 juillet 2017.

11 rue des Beaux-Arts, 75006 Paris

Remerciements à Andy Emler, auteur compositeur, et Benjamin Coum pour la musique.

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